Titre | L’individualisation de la société chinoise. Emploi, famille et genre au prisme des parcours de vie de jeunes adultes à Beijing (644 p.) |
Auteur | Sandra Valérie CONSTANTIN |
Directeur /trice | Marylène Lieber |
Co-directeur(s) /trice(s) | Isabelle Attané |
Résumé de la thèse | Au début des années 1980, la société chinoise a connu des changements majeurs avec la mise en œuvre des politiques de réformes et d’ouverture visant à développer le pays. L’institutionnalisation de ces réformes par l’Etat-Parti sur les plans économique, social, politique et démographique, et l’ouverture du pays à l’économie de marché ont eu pour corolaire d’induire un changement d’organisation sociale majeur. Les rapports sociaux, qui étaient de type collectiviste dans la société maoïste, tendent aujourd’hui à s’individualiser sous l’effet de ces réformes. En une décennie, les individus ont été dés-imbriqués du collectif et ont été poussés à devenir responsables de leurs parcours de vie (Hansen & Svarverud, 2010; Y. Yan, 2009). Cette évolution est caractéristique d’un processus d’individualisation. Par individualisation, nous entendons, un processus de sociétisation qui ne résulte pas du libre choix des individus. C’est un processus, caractéristique des sociétés néo-libérales, à travers lequel les individus ont été émancipés des catégories sociales « traditionnelles », qui prescrivaient leurs conduites et leurs formes d’engagement social, pour être renvoyés à eux-mêmes, à leur destin individuel, et pour en assumer les chances et les risques. Les individus, libérés de la « tradition » et du collectif, deviennent paradoxalement contrôlés et relativement dépendants des institutions développées par l’Etat (Bauman, 2011 [2002]; Beck & Beck-Gernsheim, 2011 [2002]; Giddens, 1991). Ma recherche propose d’interroger l’évolution de la relation Individu-Société-Etat pour comprendre comment l’individualisation se manifeste dans la société chinoise contemporaine. L’intégration des approches sociologique et démographique permet précisément d’appréhender la manière dont ce processus se manifeste dans les trajectoires biographiques des jeunesses chinoises, perspective qui n’a pas encore été adoptée dans les travaux existants. L’enjeu d’une telle approche est spécifiquement de saisir la complexité du processus d’individualisation et de ses caractéristiques au niveau micro-sociologique afin d’arriver plus largement à une meilleure compréhension de la société chinoise et des défis qu’elle a à relever sur le plan intérieur. A cette fin il a été choisi d’analyser de manière comparative les parcours de vie des membres de deux cohortes de naissance emblématiques de l’histoire de la République Populaire de Chine (RPC) : la première est née dans les années 1950 au lendemain de la fondation de la RPC et la seconde dans les années 1980 après l’institutionnalisation des politiques de réformes et d’ouverture (C. 李. Li, 2013).
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Statut | à la fin |
Délai administratif de soutenance de thèse | Thèse soutenue en 2017 |
URL | https://www.eesp.ch/annuaire/detail-profil-public/cv/sandra-constantin/ |