Dans le cadre de mon travail de thèse, je souhaite aborder le thème de la relation dans le champ de la prévention des risques liés à l’utilisation du numérique, à partir de l’analyse de l’activité de travailleurs sociaux et d’enseignants auprès d’enfants, afin d’étudier en détail la relation établie avec/par les professionnels, et tenter de comprendre ce qu’elle rend possible dans le cadre de leur mission.

Les données empiriques proviennent d’une recherche partenariale en cours à Genève (Mezzena et al., 2019. Mon travail de thèse se trouve à la croisée de l’analyse de l’activité, courant français de la sociologie de l’action, de la formation d’adulte et de l’anthropotechnologie. Le partenaire de terrain est Action Innocence (ci-après AI), dont une des missions est la prévention des risques liés à l’utilisation du numérique par les enfants. Ce partenariat a pour but l’élaboration d’un environnement numérique de formation (ENF) permettant l’externalisation des ressources pédagogiques d’AI à destination des enseignants. Cet ENF doit permettre aux enseignants de dorénavant entreprendre eux-mêmes en classe les activités de prévention des risques, qui étaient auparavant menées ponctuellement par les intervenants employés par AI. En appui sur une démarche d’analyse du travail, avec des apports du pragmatisme, le dispositif de recherche vise à transformer le matériel préventif initialement créé par AI, en ancrant cette transformation dans l’expérience même des enseignants, pour l’adapter à leur contexte scolaire.

Je développerai le questionnement suivant: Par la relation tissée avec les enfants et arrimée aux rapports plus large à l’environnement, de quelles manières les professionnels (enseignants et travailleurs sociaux) s’y prennent-ils pour transformer les relations des enfants aux médias, en vue de prévenir les comportements en ligne potentiellement risqués ?