Titre | Les mobilisations collectives des femmes musulmanes : des mobilisations antiracistes, féministes, communautaires, donc intersectionnelles ? |
Auteur | Maroua SBYEA |
Directeur /trice | Éléonore Lépinard |
Co-directeur(s) /trice(s) | |
Résumé de la thèse | Les mobilisations collectives des femmes musulmanes : des mobilisations antiracistes, féministes, communautaires, donc intersectionnelles ?
A l’issue de la votation du 7 mars 2021, la Suisse a adopté l’interdiction du niqab dans l’espace public, rejoignant le groupe des pays européens régulant fortement les modalités de port du voile des femmes musulmanes. Cette votation met en évidence la tension entre respect de la liberté de culte et volonté de promouvoir une forme particulière de « libération » des femmes musulmanes. Cette votation s’inscrit dans la lignée d’une série d’interdictions et de restrictions progressivement mises en place dans plusieurs pays européens, à la suite de polémiques médiatisées : en Suisse, mais aussi en Allemagne, aux Pays-Bas, en Belgique, et en France où, depuis l’affaire du voile de Creil (1989), une série de législations sont venues restreindre les cadres potentiels de voilement des femmes musulmanes. La régularité des polémiques dans les espaces médiatiques pose la question de la place des musulman·e·s en tant que communauté marginalisée en Europe, mal perçue et faisant l’objet de discriminations, tout particulièrement pour les femmes musulmanes : pourtant, l’existence d’une identité musulmane unique est particulièrement contestable, dans la mesure où elle se situe dans la continuité de l’assignation confuse d’une identité musulmane à une identité arabe. Dans ces contextes spécifiques, quelles sont les possibilités de politisation et de mobilisation pour les femmes musulmanes face à une assignation raciale uniforme ? Selon quelles modalités les femmes musulmanes se mobilisent-elles et dans quels cadres ? Comment, à travers la mobilisation collective, autour de revendications féministes et antiracistes, les femmes musulmanes s’organisent-elles pour défendre leurs droits, voire parfois revendiquer des identités plurielles, culturellement et religieusement diverses ? Dans quelle mesure ces femmes invoquent la notion d’intersectionnalité dans l’organisation de leurs luttes, et comment la revendication ou non de ce concept influe sur leurs rapports avec d’autres instances de mobilisation féministes et/ou antiracistes (officielles comme militantes) ? Quelle(s) définition(s) de la notion d’identité ces femmes retiennent-elles dans leurs discours et pratiques ? |
Statut | au début |
Délai administratif de soutenance de thèse | 2024 |
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