Titre | Fêtes des genres en Russie contemporaine : actrices, acteurs, et mécanismes de reproduction de normes. |
Auteur | Vincent EXIGA |
Directeur /trice | La codirection de ce projet est menée par les professeures Korine Amacher (Lettres, Unige) et Marylène Lieber (GSI, Unige). |
Co-directeur(s) /trice(s) | |
Résumé de la thèse | Le 23 février et le 8 mars sont deux journées fériées très particulières en Russie. Durant le « Jour de l’homme » et le « Jour de la femme », l’espace public est saturé de discours concernant les rôles attendus, très distincts, des hommes et des femmes dans la société russe contemporaine. Ces deux journées, construites comme miroirs, sont l’occasion de verbaliser les normes de genre et de les performer de manière exacerbée. Ainsi, par le biais des compliments, des cadeaux, ou des activités ludiques, chacun.e y apprend ou y révise sa place, dans les jardins d’enfants, les halls d’entreprises, ou au cours des célébrations en famille. Au-delà de ces deux journées, d’autres célébrations sont l’occasion d’apprentissage au genre. Par exemple, la Saint Valentin et sa version plus locale, le Jour de l’Amour, de la famille et de la Fidélité, sont des journées durant lesquelles l’hétéronormativité est célébrée voire sanctifiée. D’autres fêtes de moindre ampleur, tel le Jour du Bonheur de la Femme, ou le Jour des Troupes aéroportées, permettent aussi d’énoncer des critères de masculinité et de féminité hégémoniques. Notre étude a actuellement pour objectif de mener : - Une analyse des rites des populations jeunes, principales cibles de cette éducation au genre. Tout d’abord, les activités scolaires dédiées à ces journées seront étudiées, enrichies d’entretiens avec les enseignant∙e∙s qui les encadrent. Mais il ne s’agit pas de cantonner les populations non adultes à un rôle passif, l’autonomisation de ces rites sera analysée, en particulier par le biais de l’étude des pratiques des adolescent∙e∙s. - Une analyse de l’influence des entreprises nationales et étrangères dans cette institution du genre. Quels sont les messages et les activités proposés aux employé∙e∙s lors de ces journées festives ? Quelle communication et quelle stratégie marketing sont mises en place ? Ainsi, nous comparerons le marketing mené par les entreprises occidentales aux campagnes des entreprises russes. De plus, nous questionnerons les différentes postures des entreprises occidentales selon qu’elles ciblent un public occidental ou russe. - Une étude de la réception de ces rites par les populations cibles mais aussi par les acteurs et actrices de ce phénomène. En effet, les représentations exacerbées du masculin et du féminin, omniprésentes dans l’espace public, doivent être analysées à l’aune de leur perception par la population. Dans notre thèse, nous étudierons ces rites en nous penchant tout particulièrement sur les actrices et les acteurs des sociabilisations au genre. L’analyse à partir des fêtes populaires permet de croiser un niveau d’analyse macro et une analyse micro. Par exemple, en milieu scolaire : quels messages les institutions transmettent-elles lors de ces journées spécifiques ? Quels sont les individus qui performent ces enseignements du genre, quel sens donnent-elles∙ils à ces actions ? Ainsi, il s’agit d’exploiter ces journées de fêtes, durant lesquelles toutes les strates de la société russe semblent mobilisées afin de performer les normes de genre, afin de questionner les mécanismes de reproduction de la structure patriarcale de la société russe contemporaine. |
Statut | au début |
Délai administratif de soutenance de thèse | |
URL | |