FAMILLES, SEXUALITÉS ET RÉGULATIONS PAR L’ÉTAT. Transformations sociales et pratiques de la protection de l’enfance

La thèse porte sur la manière dont les autorités de protection de l’enfant et de l’adulte (APEA) en Suisse interagissent avec les familles hors des normativités cisgenres et hétérosexuelles et, plus largement, sur leur rôle dans la régulation des normes familiales, de genre et de sexualité. La thèse analyse les pratiques des travailleureusexs des APEA en examinant leurs protocoles, leurs critères d’intervention et l’exercice de leur pouvoir discrétionnaire. Elle s’intéresse également à la manière dont les familles concernées naviguent entre leurs identités et les attentes normatives des institutions, en mobilisant diverses stratégies face à l’intervention de l’État. L’objectif est d’éclairer la (re)production des normes familiales et les effets des impensés juridiques sur le travail des professionnellexs en interrogeant l’impact de la reconnaissance progressive des parentalités queer sur leur relation aux institutions et au droit. En mobilisant une approche ethnographique et en combinant observations de terrain, entretiens avec les acteuricexs des APEA et les familles concernées, et analyse de dossiers d’archive, cette recherche vise à éclairer les tensions entre reconnaissance juridique et reproduction des normes familiales. Elle s’inscrit dans une perspective sociologique qui articule genre, droit et institutions, en apportant un regard inédit sur les mécanismes contemporains de régulation des parentalités non normatives en termes de genre et de sexualité.