Sociologie de la prostitution / politiques publiques

Je souhaite dans le cadre de ma thèse m’intéresser, dans une approche comparative de genre, à l’escorting, un mode de travail du sexe participant de la prostitution indoor. Connexe à l’avènement des nouvelles technologies, et brouillant les frontières admises des espaces de prostitution traditionnelle, l'essor du marché du sexe via internet se déploie par de nouvelles formes spatiales et temporelles spécifiques dans l’occident post-industriel. La littérature est ambivalente quant à savoir si ce mode d’organisation du travail récent a permis l’amélioration de ses conditions, notamment en évitant les intermédiaires et en sélectionnant différemment les clients ? Ou crée-t-il de nouveaux risques, car l’indépendance de cette activité s’accompagne également d’un plus grand isolement et d’un manque de contact avec les associations socio-sanitaires ? Partant du postulat que l’accès à l’espace est un enjeu de meilleures conditions de travail, je souhaite questionner comment la dimension de genre influence ou détermine l’expérience et l’accès aux espaces de travail concrets comme virtuels pour les escortes cisgenres et transgenres ? Comment les cadres légaux vaudois et genevois contraignent-ils cet accès ? Comment des formes d’exploitations et de violences s’établissent spécifiquement par l’espace ? Et finalement, comment l’espace peut-il aussi être une ressource stratégique pour les escortes ?