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Titre

Étudier le travail reproductif à l’aune du marché de l’économie domestique: déplacements et reconfigurations

Dates

Août ou octobre 2026

Organisateur(s)/trice(s)

Mme Hélène Widmann, UNIL Mme Emma Gauttier, HES-SO et UNIGE

Intervenant-e-s

Intervenant-es à confirmer 

Description

Depuis les années 1970, les théories féministes ont placé le travail reproductif au cœur de leurs critiques de la division sexuelle du travail (Dalla Costa & James 1973; Federici 1975; Delphy 1998). L'externalisation croissante de ce travail dans les pays du Nord global à partir des années 1980 a profondément reconfiguré cette division, en s'appuyant sur une main-d'œuvre féminine, migrante et racialisée (Federici 2002; Aguilar 2003; Angeloff 2003; Falquet 2011; Brown 2016). Les approches féministes postcoloniales, noires et chicanas ont mis en lumière les rapports de pouvoir imbriqués - genre, classe, race, statut migratoire - structurant le travail reproductif transnational (Cock 1980; Davis 1981; Rollins 1985; Glenn 1992), ouvrant la voie à des lectures intersectionnelles de la reproduction sociale. Aujourd'hui, cette thématique est largement investie dans le contexte de la «crise du care» et de la marchandisation croissante du travail reproductif (Fraser 2016; Federici 2019; Martorano 2023; Debonneville 2015; 2019). Elle s'inscrit également dans un renouveau des théories féministes marxistes, notamment à travers les théories de la reproduction sociale (Vogel 1983; Bhattacharya 2017), qui élargissent la notion de reproduction au-delà du seul travail domestique, en intégrant l'ensemble des activités et infrastructures nécessaires à la reproduction de la vie et de la force de travail (Ferguson 2019; Jaffe 2020; Arruzza 2021; Fortunati 2022 [1981]). Dans ce contexte, les plateformes numériques apparaissent comme de nouveaux acteurs clés de la marchandisation de la reproduction, en transformant les formes d'externalisation du travail domestique et de care à travers la mise en relation algorithmique, la standardisation des services et la fragmentation du travail (Altenried et al. 2021; Rodríguez-Modroño et al. 2024). Cet atelier propose d'ouvrir un espace de discussion autour des approches féministes du travail reproductif, en interrogeant la pluralité des notions mobilisées - travail domestique, travail de care, travail de subsistance, reproduction sociale - ainsi que leurs usages contemporains. Il s'agira de revenir sur les déplacements conceptuels et critiques opérés par les recherches récentes (Moujoud 2012; Renault 2021), mais aussi sur les pratiques concrètes de reproduction mises en œuvre par les travailleureuses elles-mêmes, pour leur propre subsistance ou pour les ménages qu'elles servent (Rosa Bonheur 2017). L'objectif est de faire dialoguer différentes perspectives en sciences sociales, études de genre et études migratoires, afin de clarifier les distinctions théoriques, les tensions épistémologiques et les articulations possibles entre ces approches. Les participant·es seront invité·es à partager leurs réflexions, outils et expériences de recherche sur le travail reproduc

Lieu

Crêt-Bérard, Puidou

Information
Places

12

Délai d'inscription 12.07.2026
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