Information détaillée concernant le cours

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Titre

Étudier la vulnérabilité dans les parcours de vie. Atelier sur les méthodes de recherche participative féministe en sciences sociales

Dates

6 - 7 septembre 2018

Lang FR Activité en français
Responsable de l'activité

Hélène MARTIN

Organisateur(s)/trice(s)

Frédérique Leresche, Haute Ecole de Travail Social et de la Santé HES-SO; Anne Perriard, Université de Genève; Hélène Martin, Haute Ecole de Travail Social et de la Santé HES-SO

Intervenant-e-s

Catherine Flynn, professeure associée à l'Université du Québec à Rimouski; Manon Monastasse, partenaire de terrain, directrice provinciale de la Fédération des maisons d'hébergement pour femmes; Arnaud Alessandrin, chargé de cours à l'université de Bordeaux

Description

 

Cette formation est organisée conjointement par le Haute Ecole de Travail Social et de la Santé (HES-SO), le pôle de recherche national LIVES surmonter les vulnérabilités, et la CUSO genre.

 

L'étude de la vulnérabilité et des parcours de vie requiert de développer des outils de recherche permettant de prendre en considération les points de vue des personnes en situation de vulnérabilité concernées par la recherche. Dans un atelier de deux jours, nous proposons d'explorer des méthodologies de recherches guidées par un travail de co-production de savoirs, validées tant par les chercheu·r·es que par les personnes considérées comme vulnérables ou par celles engagées auprès de ces dernières (Kurtzman, 2009; Cahill, 2007). Nous étudierons des outils épistémologiques, théoriques et méthodologiques participatifs dans le but de développer des recherches innovantes attentives aux inégalités sociales fondées notamment sur le genre, la classe, l'ethnicité, l'âge et la sexualité.

Programme

 

Jeudi 6 septembre 2018

Journée animée par Catherine Flynn, professeure associée à l'Université du Québec à Rimouski cflyn2(at)uottawa(dot)ca, et Manon Monastasse, partenaire de terrain, directrice provinciale de la Fédération des maisons d'hébergement pour femmes

 

9h15 Introduction: Tour de table et présentation (30 minutes)

9h45 Bloc 1 : Lorsque les femmes marginalisées deviennent productrices de connaissances à travers la recherche-action participative (2h30)

Ce premier bloc présentera dans un premier temps, les fondements théoriques et politiques de l'intersectionnalité et la façon avec laquelle il est possible de mobiliser les femmes marginalisées afin que celles-ci deviennent productrices de connaissances les concernant. Ce bloc commencera par présenter d'un point de vue théorique, la méthodologie de la recherche-action telle que présentée par Reason et Bradbury (2001). Il fera également état de deux démarches de recherche-action participative telles qu'expérimentées auprès de deux groupes de jeunes femmes en situation d'itinérance dans la région de Québec (Canada) : le projet Dauphine (Flynn et al., 2015) réalisé entre 2013 et 2014, et le projet PARVIS (Flynn et al., 2017) qui s'est déroulé entre 2015 et 2017. Ces deux projets ont soutenu la réalisation de stratégies d'action sociale visant à lutter contre les violences faites à ces jeunes femmes et ont été évalués selon les critères de scientificité de la recherche-action participative (Ozanne et Siaatcioglu, 2007). Ce bloc laissera également la parole aux participant.es présent.es à l'atelier afin de réfléchir collectivement sur la façon d'impliquer davantage les femmes marginalisées dans la production de savoirs les concernant. Ce sera également l'occasion de discuter des enjeux que leur participation soulève sur le plan éthique.

 

12h15 Pause déjeuner

 

13h45 Bloc 2 : Faire alliance avec les milieux de pratiques et identifier des pratiques novatrices : une étude de cas (2h30)

Ce bloc permettra d'aborder de façon magistrale, dans un premier temps, les différents écueils associés à la recherche en partenariat comme l'arrimage au niveau des objectifs de la recherche, les rapports de pouvoirs entre les différents acteurs et actrices qui y sont impliqué.es, les impératifs liés aux échéanciers et aux contextes de pratiques, etc. Il portera plus spécifiquement sur les conditions du travail en partenariat (Gervais, 2001) dans les recherches en matière en violences faites aux femmes. Du temps sera également prévu afin que les participant.es à l'atelier puissent interagir sur les défis auxquels ils et elles sont confronté.es dans leurs recherches en partenariat, que ce soit en tant que chercheur.es ou praticien.nes. Ce sera notamment le lieu pour discuter ensemble de pistes de solutions concrètes. Ce bloc présentera également la méthodologie employée dans un projet de recherche en cours (Flynn et al., Conseil de recherche en sciences humaines du Canada, 2017-2019) dans les régions du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie-les-Îles de la Madeleine, et proposera une discussion sur l'évaluation de la recherche en partenariat de même que ses différentes modalités.

 

16h30 Conclusion : Poursuivre le travail pour unir les voix des chercheur.es, praticien.nes, des militant.es et des femmes. (45 minutes)

La journée se terminera par une présentation des défis qui persistent afin d'imbriquer les savoirs des chercheur.es, des praticien.nes, des militant.es et des actrices et acteurs concerné·e·s dans la production des connaissances et le développement des pratiques auprès des populations marginalisées. Cette conclusion fera également une synthèse des échanges de la journée sur ce thème.

 

Vendredi 7 septembre 2018

9h15 : Travailler « sur » et « contre » les discriminations / Travailler « avec » les discriminé.e.s (1h30)

Présentation de Arnaud Alessandrin, arnaud.alessandrin(at)gmail(dot)com, chargé de cours à l'université de Bordeaux

 

Les recherches sur les questions LGBTI –Lesbiennes Gays Bisexuelles et trans*- ne sont jamais sans interroger la posture des chercheurs/ses, la méthodologie même de la recherche, ses objectifs et leurs aspects translationnels. A travers des réflexions déjà menées autour des sujets des transidentés (Alessandrin, Espineira, 2013, Thomas, Espineira et Alessandrin, 2012, 2014) comme des homosexualités (Alessandrin, Dagorn et al., 2017, Alessandrin et Raibaud, 2013), il s'agira de présenter des travaux pour lesquels la méthodologie de projet a été pensée avec les actrices et acteurs concerné.e.s afin de définir au mieux les objectifs et les attentes de la recherche. Sans nier les écueils en termes de convergences des vocabulaires, des agendas et des préoccupations des militant.e.s et des chercheurs/ses il s'agira d'étudier ce qui, dans le processus de dépôt d'un projet de recherche, dans la déploiement de cette même recherche et dans sa diffusion, (ne) participe (pas) des effets d'invisibilisations ou bien encore de réification de catégories (de langage ou de statuts) problématiques.

 

10h45-11h15 Pause café

 

11h15-12h45 Discussion en groupes (1h30)

 

Cet espace de discussion permettra aux chercheur·e·s de réfléchir collectivement à leurs recherches sous l'angle de la participation afin de les enrichir des apports de l'atelier.

 

12h45-13h15 Conclusion et synthèse (30 minutes)

 

13h15 Repas

Lieu

HETS&Sa | EESP, Ch. des Abeilles 14, 1010 Lausanne

Plan

Plan

Information

 

 

Notices biographiques

Catherine Flynn, Ph.D, est professeure associée au Département de psychosociologie et de travail social de l'Université du Québec à Rimouski. Elle codirige les travaux de la cellule trajectoires de TRAJETVI, est membre du collectif de recherche FemAnVi et collabore aux travaux du CRI-VIFF depuis 2006. Ses travaux de recherche portent principalement sur l'itinérance et la violence de part de partenaires intimes comme produits des violences structurelles envers les femmes. Elle développe également depuis quelques années une expertise sur les méthodologies de recherche féministes, en publiant différents articles sur l'évaluation des processus de recherche actualisés dans ses travaux, comme la recherche-action participative et la recherche en partenariat.

 

Manon Monastesse assume depuis 2006, la direction provinciale de la Fédération des maisons d'hébergement pour femmes dont la mission vise la promotion du travail effectué par les maisons membres et la défense de droits des femmes violentées vivant de multiples problématiques sociales et leurs enfants, auprès des acteurs sociaux politiques, institutionnels et communautaires. Son expertise sur la violence faite aux femmes a fait d'elle une partenaire active sur de nombreux projets de recherche auprès de femmes et d'enfants vivant différentes violences, réalisés au Centre de recherche interdisciplinaire sur la violence conjugale et la violence faite aux femmes (CRIVIFF), au Collectif de recherche féministe anti-violence (FemAnVi), au Regroupement Québécois en Études Féministes (REQEF) et à TRAJETVI

 

Arnaud Alessandrin est docteur en sociologie de l'université de Bordeaux où il a soutenu sa thèse intitulée « Du 'transsexualisme' aux devenirs trans » (2008-2012). Il y est actuellement chargé de cours et enseigne la sociologie du genre et des discriminations. Il codirige avec Johanna Dagorn de très nombreuses recherches actions sur les femmes, leurs déplacements et leurs expériences de la discrimination, dont une pour la ville de Bordeaux qui reçoit le label « Sexisme pas notre genre » en 2016.

 

 

 

Places

5

Délai d'inscription 06.09.2018
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